Rankdown de vos musiques préférées - 11e édition

80e - Bénabar - Quatre murs et un toit - Zeni

En 2008, mes grand-parents ont vendu la maison familiale. C’est peut-être un détail pour vous, mais cet événement m’avait énormement marqué. Une vieille maison avec un jardin gigantesque au fin fond de la campagne lorraine, où moi, mes frangins et mes cousins jouillons à ne pas être adultes avec les jouets que possédaient nos parents avant nous. Quand ils ont vendu la maison, c’était comme une grosse partie de mon enfance qui venait d’être vendue.
Plusieurs années plus tard, à la mort de mon grand-père, ma cousine m’a partagé cette musique de Bénabar, en me disant que ça lui rappelait énormement cette aventure. Et clairement, rien que pour ça, cette musique toute simple me met direct dans une très grosse phase de mélancholie. Bénabar, c’est le type dont tout le monde connaissait ses musiques par coeur au milieu des années 2000. De Le dîner à l’effet papillon, c’était un peu le même archétype que Renan Luce ou Grégoire, un compositeur de musiques simples et naïves, sans volonté de dénoncer, avec des refrains simples et courtes. Ca fait souvent des musiques sans grosse prétention, voire des coquilles vides, mais ça faisait plaisir. Et quand certaines musiques cherchent à aller plus loin, bah on le ressent. C’est typiquement le cas de Quatre murs et un toit, extrait de son album Reprise des négociations.
Cette musique revient sur plusieurs parties de la vie d’un jeune couple qui vient d’acheter une maison, de son achat jusqu’à la vente, à travers plusieurs étapes de la vie, de l’arrivé des premiers enfants jusqu’à l’arrivé des premiers petit-enfants, en passant par le départ des petit enfants, des problématiques de vivre seuls dans un grand espace etc.
En fait, ce que j’aime bien dans cette musique, c’est que, quelque soit ton âge, tu peux y lire quelque chose de différent. Un coup tu es ce jeune couple, un coup tu es les enfants, un coup tu étais les enfants qui repense à ça avec nostalgie. Je pense que chacun y verra midi à sa porte. Et puis je pense que tout le monde a eu ce genre de maisons dans leur vie !
Mais c’est surtout les dernières paroles qui raisonnent beaucoup en moi :

« Je dois vous prévenir si vous voulez l'acheter
Je préfère vous le dire cette maison est hantée
Ne souriez pas Monsieur, n'ayez crainte Madame, c'est hanté c'est vrai
Mais de gentils fantômes
De monstres et de dragons que les gamins savent voir, de pleurs et de bagarres
Et de copieux quatre-heures »

Cette partie, bah ça me fait dire que cette musique là n’est pas juste un hommage à toute les maisons qui ont hebergé des familles sur plusieurs décenies, mais plus sur l’enfance. Et l’enfance quand on est adulte. Ces gentils fantômes du passé, c’est aussi nos souvenirs qu’on chérit au plus profond de nous, et qu’on aime se remémorer de temps en temps.

Bref, je disais que les musiques de Bénabar, c’est pas une œuvre d’art non plus mais ça fait du bien, et cette musique, à travers ses paroles nostalgiques en font partie. On est mélancholique en l’écoutant, mais à la fin on ne peut s’empêcher d’avoir le sourire aux lèvres.

79e - Luc Arbogast - Game Of Thrones - Main Title Theme - Gerik

Luc Arbogast fait partie de ces artistes dont je voulais vraiment montrer le talent. Je crains que choisir le thème principal de Game of Thrones dont il a fait une superbe reprise peut desservir cette chanson. Mais en plus d’apprécier la série, je trouve que cette interprétation montre vraiment la range vocale de Luc.

J’ai eu l’occasion, non seulement de le découvrir sur the Voice, mais en plus de le voir en concert en Bretagne. Ce n’était pas un concert dans une grande salle, c’était un concert en plein air avec certaines personnes assises et d’autres debout, une ambiance particulière en somme. Et pourtant, j’pense que je n’oublierai pas ce concert de toute ma vie. Cette artiste a un vrai talent pour nous emporter et nous ramener dans un monde médiéval vieux de plusieurs siècles.

Dans cette chanson, j’aime énormément le mix entre sa voix de poitrine, entre sa voix de tête et même le passage final en voix de sifflet. Même le clip vaut le coup, car l’homme, l’artiste, dégage un vrai charisme digne d’un barde des temps anciens.

Une vraie perle.

78e - GaMetal - Egg Dragoon (From "Sonic Unleashed) - Genesix

Est-ce une surprise de savoir que la musique de GaMetal insérée dans ce Rankdown provenait de moi ? J’en doute très fort ; après tout ce n’est pas comme si j’avais spammé ses reprises lors des Rendez-Vous Musicaux ; et j’en avais aussi amené une lors du précédent Rankdown que j’ai effecutée, où ça avait été dit qu’elle était robbed (et vraiment son élim sans réel argument solide, arf, c’était dur à voir). GaMetal est un peu mon porte-étendard, un artiste que j’apprécie énormément, et dont je suis très admiratif du travail qu’il accomplit.

« Mais, qui est donc ce fameux GaMetal », me dira-t-on ? Ou du moins, les deux / trois du fond qui n’ont toujours pas compris ce qu’il faisait ? Hé bien, je vais vous expliquer.
GaMetal, ou de son vrai nom Jonny Atma, est un artiste américain spécialisé dans la reprise d’OST de jeux-vidéos. Lesquels me demanderez-vous ? Hé bien… quasiment tous les genres. Bien évidemment, on retrouve chez lui du classique Mario, Kirby, Zelda, Sonic et autres grandes licences, mais aussi des jeux qui ont fait leurs armes sans pour autant être connus de tous comme Persona, Fire Emblem ; on retrouve aussi du Touhou, des jeux indépendants comme Celeste ou Hollow Knight ; et parfois quelques pépites comme Pepsi Man (oui. Pepsi Man).
En plus de couvrir différents thèmes de jeux, il couvre différentes époques, des tous débuts des consoles de salon jusqu’à aujourd’hui. Il donne un sacré coup de jeune aux compositions d’antan, et apporte une touche de fraicheur et de dynamisme aux plus récentes apparitions. Et comme si cela ne suffisait pas, il effectue des medley à thème : sur des consoles, sur des jeux vidéos ou des thèmes précis (les maîtres Pokémon par exemple) ; et parfois il prépare des séries de musiques sur un thème donné (j’ai encore en tête le mois Kirby où il avait sorti dix reprises de Kirby en avançant au fur et à mesure du temps dans les époques. Bref, ce mec est à fond dans ce qu’il fait et c’est juste super plaisant de voir et d’écouter tout ce qu’il fait ; chaque vidéo, il est tout le temps à fond dedans.
Il est actif depuis 2012 et a déjà une énorme base de sons sur sa chaîne ainsi que sur son site, et sort des albums de ses remix en version dématérialisée et aussi physiques. Il lui arrive de collaborer avec d’autres artistes lors de certaines occasions qui s’y prêtent bien, mais il est la plupart du temps tout seul. Et quand je dis cela, je mets un accent fort dessus car ce qu’il réalise est assez impressionnant : il joue littéralement de tout. Guitare électrique, basse, synthétiseur (utilisé pour pas mal de sons différents, qu’ils soient assez classiques ou plutôt originaux ; on y a déjà entendu de l’orgue par exemple) et batterie sont légion, mais on retrouve aussi de la guitare acoustique à quelques occasions, et des expériences plus… originales, comme sa peluche Sonic en train de faire des percussions avec une… cuillère sur ses différents supports et meubles. Et bien évidemment à quelques occasions, il nous montre ses talents de chanteur, que ce soit en langue anglaise ou inventée (bonjour Mad Dancing et One Winged Angel). C’est un véritable touche à tout.

Egg Dragoon, donc… Après avoir envoyé Dirty & Beauty en Rendez-Vous Musical, et Adventure’s End au Rankdown 7, il est temps de jouer ma troisième musique de cœur de la part de Jonny, qui se classe certes derrière les deux que j’ai mentionné avant, mais qui reste pour moi un petit bijou.
Comme pour toutes les OST / remix de jeu vidéo que je poste, je me dois d’expliquer rapidement le contexte dans lequel est joué cette musique. Sonic Unleashed est souvent considéré comme un jeu moyen, mais je trouve qu’il a quand même de bons arguments, et notamment à quel point on a un Eggman plutôt… transformé je trouve dans ce jeu. Sonic, accompagné de Chip, viennent de récupérer la dernière émeraude du chaos et remettre en place la dernière partie de croûte terrestre qui s’était séparée de la planète à la suite de l’éveil de Dark Gaïa par ce cher moustachu à lunettes. Moustachu à lunettes qui s’empresse alors de vous retrouver à la sortie pour vous couper court la route avec l’aide de son nouveau joujou qu’il appelle « Ultra Hyper Prototype 1 », ou plus simplement… Egg Dragoon (wow, incroyable).
S’il s’agit de l’avant dernier boss du jeu, il n’en reste pas moins marquant, au point qu’il a été sélectionné pour faire partie du casting des boss qui effectuaient leur retour dans Generations. Et plus globalement, ce boss reste marquant pour la dégaine d’Eggman vis-à-vis de Sonic, une vraie dégaine de méchant qu’on attendait. Vous voyez, une fois qu’il vous a enfin trouvé, il décide de vous faire tomber directement vers le centre de la terre. Une chute techniquement mortelle à laquelle en théorie vous ne survivez pas, surtout qu’il avait fait la même au début du jeu en vous laissant tomber depuis sa station spatiale droit vers la Terre (avant que le sacro-saint scénario ne vous fasse survivre). Il aurait pu laisser les choses ainsi. Mais il a compris la leçon ; et au lieu de vous laisser choir tel un cadavre, il descend avec vous pour vous aider à creuser dans cette gorge étroite votre tombe. Cette fois-ci, il compte terminer le travail.

Et tout ça, cette envie d’en finir de Eggman, on la ressent immédiatement, tant dans l’original que dans la reprise sur laquelle je vais me concentrer exclusivement (je préciserai les détails qui changent beaucoup par rapport à la musique du jeu). Pas de build-up, pas de véritable intro ; on est directement dans le bain. Et quand je dis cela, je pèse mes mots, car on a littéralement tout dès le départ : la guitare avec un rythme élevé (non présentes à l’origine), le synthé qui joue l’air principal (en lieu et place des instruments soufflés qui me semblent être des trompettes dans l’original), les percussions qui se déchainent (spécialité de Jonny qui fait honneur au jeu pour le coup, et cerise sur le gâteau, cette sorte de sifflement strident qui est présente dans l’original et qui est repris parfaitement ici. Tout ce qui peut faire un excellent corps principal au morceau entre en scène dès le départ pour nous en mettre plein la gueule. Seconde section, la guitare se montre plus présente, remplaçant les violons du jeu ; ce qui permet de mettre la mélodie plus en valeur car autrement elle se faisait plus discrète derrière la batterie. C’est vraiment le point fort du remix de Jonny sur la majorité de ces morceaux : donner la vivacité et l’énergie, ainsi que ce côté plus épique qui font parfois défaut aux compositions d’origine. La troisième section est quasiment identique à l’originale, rien à redire dessus, le synthétiseur fait très bien son travail ici. Quatrième section on retrouve cette dynamique avec la guitare qui donne plus de vivacité à la mélodie sans dénaturer l’original.
La cinquième section, (si vous avez suivi normalement chaque section fait environ 11 secondes, on est à la cinquième, donc à 0:44) est certainement une de mes préférées, car là on sent vraiment le travail du remix. C’est vraiment cette section qui fait comprendre à quel point Eggman est investi dans sa mission d’éliminer de ses propres mains son ennemi : la guitare a une ligne directrice que j’adore sur ce passage, on retrouve un peu la première section en arrière-plan, et ça donne vraiment un ensemble presque chaotique, où ne sait pas trop sur quoi donner de la tête. Et ça correspond tellement bien à notre méchant ; pour vous dire à quel point il est énervé, Sonic lui demande carrément de se calmer (« Geez Eggman, simmer down ! » dans le jeu), et il me semble que c’est la seule fois où j’ai pu l’entendre dire ça dans tous les jeux de la franchise (faut dire que la majorité de ses jeux, ils ne parlent pas, les deux). Après cette phase, plus courte que les autres, on retrouve une section proche de l’originale, plus calme, même si elle reste toujours autant dynamique. On enchaine ensuite sur une reprise de la seconde section, puis une nouvelle période posée avant d’entamer la fin de la boucle : un solo de violoncelle accompagné par la batterie et un leitmotiv qui reprend les premières notes du début ; puis cet enchaînement à la guitare qui dure un bon moment, et enfin cette légère montée en puissance à la toute fin avec tout l’ensemble qui se combine une dernière fois. Et ensuite, c’est l’heure préférée de Jonny, c’est le moment où il fait son solo, où il prend son kiff. Et rien que ça, ça se passe de commentaire, ça s’écoute juste et ça se savoure, tandis qu’on ne peut qu’admirer son engagement dans ce qu’il fait.

Si j’ai choisi Egg Dragoon pour représenter ce cher Jonny, c’est d’abord parce que je ne voulais pas présenter Dirty and Beauty, même si elle est meilleure, étant donné que je l’avais déjà envoyée en Rendez-Vous Musical – mais je n’exclus pas de l’inclure dans un futur Rankdown ; juste, pas maintenant. Mais aussi parce que c’est une de mes OST de Sonic préférées, et c’est une des reprises sur laquelle Jonny a fait un excellent travail. Ce n’est pas simple de faire un remix dans un genre assez différent de l’original, mais ici il a su vraiment garder ce côté agressif et un peu fou du combat dans lequel la musique est jouée. Certaines musiques ne supportent pas le lifting au métal, ici, en tout cas, c’est une masterpiece.

Prono : Top 20 – j’ai hésité à dire « Endgame, point barre » comme je l’avais envoyé à Thiago, mais même si je le pense très fort, je vais rester raisonnable et partir sur un Top 20, on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise. Mais très sincèrement, je trouverais cela scandaleux qu’elle sorte avant, sauf si la playlist le justifie vraiment. Adventure’s End s’était faite absolument robbed, même si les agruments que l’on lui reprochaient étaient légitimes : d’être un peu trop longue et difficile à écouter sans contexte. Ici, Egg Dragoon est plus courte, et s’écoute très bien sans savoir à quel moment elle se joue. Et en dehors de ça, j’attendrai vraiment une argumentation béton du Ranker qui la nominera / éliminera si jamais c’est avant le Top 20.

Du même artiste : Vous avez plus de trois cent musiques de GaMetal à aller écouter. Mes deux préférées, avec Egg Dragoon, sont Adventure’s End et Dirty and Beauty, mais énormément de ses compositions sont excellentes. C’est un incroyable répertoire du jeu vidéo décliné en métal ; si vous voulez voir un mec investi dans ce qu’il fait ou que vous aimez ce genre de musique, foncez.

77e - Rush Garcia - Asgore's Theme - The Broken King Orchestra - Gerik

Cette première musique vient du travail de Rush Garcia, un artiste que j’apprécie particulièrement pour ses orchestrations puissantes. Il parvient à donner beaucoup de forme à des musiques issues de jeux vidéos, d’animes ou d’autres OSTs issues du même style. Dans le cas de cette chanson, il s’agit du Thème d’Asgore, un boss et le roi du jeu Undertale. Il faut savoir que c’est non seulement la musique qui m’a fait découvrir l’artiste, mais c’est aussi celle qui m’a donné envie de me lancer dans le jeu (chose que je ne regrette vraiment pas).
En somme, “The Broken King” reste une œuvre sans chant, mais je la trouve d’autant plus forte qu’elle raconte une vraie histoire au fur et à mesure de la chanson, c’est ce que je trouve le plus impressionnant. Rien que le nom suffit à m’interroger, et en lisant plus bas les commentaires, j’ai fini par découvrir l’histoire d’un personnage dont je suis tombé amoureux. Je me permet de citer un commentaire anglais qui résumait bien l’évolution au fil de l’orchestration.

“This piece is just stunning. It puts the whole encounter with Asgore together in one Piece. First the exposition, Frisk entering the room, seeing Asgore taking care of the Flowers. 0:43 Asgore sees Frisk and talks to him, stating that both of them know this is how it has to be. Both reluctant to fight, but everyone they know expects them to. 1:53 The Battle begins, both scouting out their opponents ability before starting with all their Power. 3:05 Frisk pleading to Asgore, lessening his will to fight. 3:45 Frisk gains the upper Hand, but Asgore still not giving up. 4:22 Asgore is beaten, laying at the mercy of Frisk. One last blow, and it would all be over. Asgore tells Frisk, itis how it has to be. Without Asgore dead, Frisk wouldn't be able to return home. 5:20 Frisk spares Asgore. Giving him hope, showing him that they can be Happy living Underground together.”

Je ne pense pas que cette musique ira suffisamment loin, car elle demande une lecture particulière pour saisir la qualité du travail de l’artiste, qui ne se contente pas de “mixer” la chanson d’origine, mais en fait quelque chose de complètement différent, comme il le fait sur le reste de ses réalisations. Et pour cela, Rush Garcia mérite, à mes yeux, de gagner en visibilité.

76e - Stephy Nessy - I Speak Italiano / Funiculì funiculà - Zeni

Avant de parler de cette version, parlons de Funiculi Funicula, une chanson populaire napolitainecomposée en 1880 lors de l’inauguration du funiculaire du Vésuve. Même si de grand chanteurs d’Opéra s’y sont penché (comme Luciano Pavarotti https://www.youtube.com/watch?v=yTSAZAHiOa8 ), cette musique ne vient pas d’un grand opéra, n’a pas non plus des paroles profondes ou politique. C’est rien de plus qu’une musique publicitaire pour vendre ce transport en commun (qui depuis a été détruit suite à une éruption du Vesuve), mais ça reste quand même une musique culte en Italie, et même au-delà. La première fois que je l’ai entendu, c’était dans le moyen-métrage Mickey et le haricot magique, pour vous donner une idée. En tout cas, même si elle n’est pas exceptionelle, cette comptine reste bien dans la tête, avec son air assez unique. Voilà, ça c’était le premier contexte. Le second est que, début 2020, j’ai écouté beaucoup d’electro swing. Vous savez, c’est ce style musical popularisé par le jeu Cuphead et le groupe Caravan Palace. Des musiques au sonorité d’avant-années 50, mais à la fois mis au goût du jour. L’un des morceaux les plus connus, c’est « Betty Boop Remix » de Charlie Puth (https://www.youtube.com/watch?v=WTxYp9ECnPY ) ou même Other Friends, musique issue du film de Steven Universe ( https://www.youtube.com/watch?v=MvjtCqNA5E0 ). Dans tous les cas, début 2020 j’écoutais beaucoup ce style musical assez novateur, et notamment des compilations. Ce style devient de + en + populaire, donc vous vous doutez que les compils sont plutot légion. Et au détour de l’une d’entre elles, j’ai fais la connaissance de Stephy Nessy. Simplement parce que j’étais surpris d’entendre l’air de Funiculi Funicula.
Stephy Nessy, c’est une chanteuse italienne peu connue (même pas dans son propre pays) qui se revendique elle-même comme une « Electro-Swing Singer » (d’après son site officiel). Elle chante beaucoup en anglais, mais l’Italie reste une thématique importante dans ses morceaux (rien que Mambo Italiano où c’est limite cliché, mais je peux également citer You Wanna Be Americano qui est cool). Et même si elle sort encore des trucs aujourd’hui, seulement 6 musiques sont disponibles sur son site web (dont une reprise de Let it Snow). Je les apprecie toutes, mais je trouve que I speak Italiano a ce petit truc en plus.
Evidemment, cette musique c’est déjà du pur Electro Swing, donc la sonorité est cool, ça bouge bien et tout. Le fait que ça soit une pseudo reprise de Funiculi Funicula est également un plus. Mais ce qui me fait adorer cette musique, c’est son ambiance. Parlant d’une jeune fille qui voyage à travers l’Italie en faisant du stop, vous comprendrez que ça fait beaucoup echo à des experiences personnels (même si c’était la France pour moi, par l’Italie).
Et je crois que je l’ai juste entendu au meilleur moment possible. Car en vrai, c’est la musique que j’ai le plus écouté durant le premier confinement. Cette musique c’est limite une carte postale qu’on nous aurait envoyé de Napoli, Milano ou Rome, un petit moment d’égarement loin de mon petit 40m² qui fait du bien. C’est ce genre de musiques qui m’a permis de pas deviendre fou en Avril dernier. Et rien que pour ça, ce petit morceau bien innocent m’a sauvé la vie. Ouais. Rien que ça

75e - Waterflame - Meltdown - Genesix

Un peu de la même manière que j’avais débuté le Rankdown 7, ma première justification concernera la seule musique de ma liste que j’avais déjà joué dans un Rendez-Vous Musical. Cela étant dit ça fait un petit moment et je pense que depuis elle a eu le temps d’être un peu oubliée (à moins que ça ait une mémoire de taré pour tout retenir). Oh et puis merde de toute façon au nom de l’artiste je vais me faire cramer tous les jours, donc autant aller droit au but. Je vous (re) présente donc Meltdown de Waterflame.

Meltdown est une création plutôt récente de ce cher artiste qu’est Waterflame, assez connu dans le jeu-vidéo pour avoir travaillé sur certaines OST de Geometry Dash avec Hexagon Force, Electroman Adventures et Blast Processing entre autres - et qui sont tous excellents, avec leur propre thème. Et c’est une énorme force des musiques de Waterflame : quand il met un titre, il l’assume pleinement dans sa musique. À chaque fois, le son qu’il produit reflète parfaitement le titre ou le thème énoncé par ce dernier et c’est vraiment un énorme coup de maître pour ça. Et pour Meltdown c’est exactement le cas.
Le titre est donc sorti en 2017, et comme annoncé par Waterflame dans la description de sa vidéo, il s’agit d’une suite spirituelle à une autre de ses musiques, Radioactive, qui est non seulement dans le même univers chimique donc, mais qui a aussi la particularité d’être sortie il y a… attention tenez-vous bien car le saut temporel va vous foutre une claque… 12 ans. Soit neuf ans avant la publication de Meltdown ; et l’artiste ayant annoncé lui-même que la musique avait été réalisée un peu moins d’un an avant qu’il ne la publie, elle date carrément de ses tous débuts sur YouTube. Impressionnant, non ?

Cependant, j’ai bien parlé de descendant spirituel, car la musique est très différente de celle dont elle est censée découler. Alors, on me dira que l’âge en est en partie responsable, mais pas uniquement, surtout que – pour moi du moins – Radioactive a très bien vieilli même si on sent le poids des ans. Non, c’est surtout sur la construction de la musique en elle-même, beaucoup moins linéaire et jouant beaucoup plus avec les éléments que Waterflame a utilisé pour la composer.
Le début est très intriguant car on entend des bruits qui ressembleraient à ceux électroniques de machines, fait accentué par des bruits plus mécaniques que l’on entend en fond comme si une presse tapait violement sur un tablier métallique. Les basses rejoignent et le ton est donné, avec le rythme qui s’accélère, l’instrumentale qui est anticipé aux alentours de la minute avant que le drop ne tombe dix secondes plus tard et ne lance définitivement l’auditeur en plein cœur de la musique. Le leitmotiv, assez monocorde, est répété jusqu’à environ 1:35. À partir de ce moment-là, on entre dans un moment plus sombre de la musique, un peu plus lent, mais le rythme reprend rapidement avec cette montée progressive jusqu’à 2:01où la suite du refrain se joue jusqu’à 2 :26 avant de magnifique decrescendo accompagné par les guitares électriques en fond. On entre ensuite dans une phase de nouveau obscure et lente, avant qu’à partir de 3:05 on bascule dans une période plus étrange qui se termine à 3:30 avec le retour d’une progression vers ce qui se faisait déjà en début de morceau, un nouveau drop douze secondes plus tard et la reprise de ce leitmotiv du début de refrain avec quelques variations et surtout quelques vocalises qui viennent se joindre à la partie. 4:20 transite vers une nouvelle phase jamais entendue jusqu’alors, beaucoup plus désorganisée et folle. Puis à 4:45, on retrouve la seconde partie du refrain, qui vient terminer tranquillement la musique jusqu’à son terme, avec quelques ajouts qui la rendent moins monotone, et ce xylophone qui clôt l’ensemble.

Quand je disais que le thème énoncé dans les musiques de Waterflame était pleinement retranscrit dans leur composition, je ne déconnais pas : Meltdown arrive vraiment à faire ressentir cette oppression liée à une catastrophe nucléaire et ce tout le long de sa durée, assez conséquente. Les bruits de machine au début de la musique qui rappellent un peu ce côté industriel et qui semble indiquer qu’au tout début du titre, tout se passe bien, tout est en ordre de marche, rien ne semblerait indiquer que ça va partir en couilles. Et pourtant, derrière, tout dans la musique est fait pour donner une ambiance runner, une ambiance qui pousse à s’enfuir au plus vite, tout en insistant sur le côté dramatique du thème. Mais pas uniquement : à plusieurs moments la musique prend un tempo plus lent, plus posé, comme pour nous laisser le temps de contempler l’ampleur de la catastrophe. La deuxième moitié du « refrain » est d’ailleurs un mélange des deux : tu es conscient qu’il faut que tu te casses au plus vite, mais en même temps, tu es juste absorbé par le visuel dantesque de ce qu’il se passe au loin.
C’est pour cela que je trouve que la composition de ce morceau est juste excellente : Waterflame arrive à alterner parfaitement entre ces phases runner, ces phases visuelles, et ces phases d’entre deux. La transition à 3:20, par exemple, est pour moi une réussite car elle a vraiment cet aspect « je me rends compte qu’il faut quand même que je bouge au plus vite » et petit à petit le rythme s’accélère avant de repartir sur le leitmotiv du morceau, accompagné de ces notes presque chaotiques (mais qui ne le sont pas, elles sont bel et bien ordonnées, mais l’impression de chaos est vraiment réussi). Et enfin, cette fin au xylophone est juste sublime, accentuant une note triste que l’on pouvait globalement ressentir dans la musique – n’allez pas me dire qu’une fusion de réacteur nucléaire vous donne la pêche je ne vous croirai pas. L’ensemble de la mélodie évoquait un sentiment de peur, de panique, mais aussi à certains moments (je pense notamment à la partie lente entre les deux grandes parties plutôt rapides de la musique, vers les trois minutes), mais cette fin, c’est vraiment une fois que l’adrénaline liée à la peur, la fuite et tout ces sentiments de panique ; une fois qu’elle s’est évaporée, laisse place à la réalisation de ce qui vient de se passer, d’où le côté triste (mais en même temps sublime) de cette fin de morceau.

Dans les commentaires YouTube de la musique, beaucoup considèrent cette composition comme une des meilleures ou la meilleure de Waterflame. Pour ma part j’approuve amplement le fait que Meltdown fait partie de ses prestations les plus réussites, sans aucun doute. L’atmosphère, la construction : tout y est, tout le travail fait autour est vraiment réussi pour créer une superbe pièce. C’est un très bel hommage au premier morceau qu’il avait composé dans le même univers, et une très belle manière de comparer son évolution au fil des années.

Prono : Top 30 – Meltdown a vraiment le potentiel d'aller loin je pense. C'est une musique assez complexe et avec une construction du tonnerre, et surtout une ambiance tellement respectée. Reste à voir si elle séduira les non-fans d'électro, c’est ma seule crainte.

Du même artiste : Je ne peux que conseiller de jeter un œil à ses compositions utilisées dans Geometry Dash, et en particulier Electroman Adventures, qui a bénéficié d’une V2 tout aussi sublime. Blast Processing est un excellent choix aussi, l’univers un peu Steampunk se retrouve totalement dedans. En dehors de cela, l’album Green est un excellent condensé de son style, et je ne peux que vous conseiller d’écouter l’ensemble Control, quatre musique industrial techno qui est juste une pépite et dont je ne me lasserai jamais.

74e - Les Innocents - Jodie - Zeni

Je pense que, si je vous parle des Innocents, vous me citerez sans doute 10 000 autres musiques de ce groupe français. Mais pour le coup, c’est la seule que je connais, et ça me suffit largement, tant j’adore ce refrain de tout mon coeur.
En fait ya quelques années, avec une amie on se retrouvait de temps en temps chez elle, on se mettait de la musique et on ne faisait que danser à deux. C’était notre manière de se déconnecter de la réalité, et de se sentir libre face à un monde qui nous obligeait à tenir ses responsabilités. C’était chouette et ça faisait du bien. Et Jodie était la musique préférée de cette personne. Ce qui tombe bien, car c’est exactement ce que raconte cette musique : elle parle de liberté, de fuir ses responsabilités et de prendre son temps. Du coup, cette musique me rappelle avant tout ces petites soirées de douceur et de legèreté ou rien d’autre n’était important, si ce n’est profiter du moment présent. Mais parlons de la musique en elle même.
A travers son refrain, on comprend que Jodie est une fille que la vie oblige à grandir trop vite, mais justement, la musique l’inscite à prendre son temps et se reposer. C’est exactement ce que je comprend du refrain, et les envolées bien punchies qui résonnent avec les parties plus calmes jouent là dessus.
Bref, je sais pas quoi dire de plus, cette musique me rappelle de bons moments, et qu’on n’est pas obligé d’être productif à tous les instants ! Et moi, j’aime bien les musiques anti-macronistes.

73e - Bullit - Watermät | Radio Edit - Pierrot

Sans transition, j'adore l'électro et ce morceau est synonyme de boîte de nuit et de soirée ou on chope. L'Été 2014 me manque de fou : 29 ans, j'ai jamais autant chopé.

72e - Her - Five Minutes | A COLORS SHOW - Thiago.

Certains se demandent sûrement pourquoi cette musique est dite comme pas présente sur Spotify, même si elle est quand même comprise plusieurs fois dans l'application, je vais donc commencer par vous expliquer tout ça.

Her est un groupe franco-allemand, qui a été créé en 2015 par deux amis, Simon Carpentier et Victor Solf, et sont un des groupes "français" que je préfère le plus, d'une part pour leur musique, d'une autre, pour leur défense des causes féministes. La chanson "Five Minutes" est l'une de leurs premières chansons, et est de base chantée par Simon. Cependant, ce dernier est mort d'un cancer en 2017, laissant tout un tas de musiques, qui sont sorties dans un album "posthume", le 30 mars 2018.

Et sur Spotify donc, les chansons proposées sont toutes chantées par Simon. J'ai choisi ce COLORS SHOW, car la chanson est interprétée par Victor Solf, une année après la mort de Simon, comme une sorte d'hommage (Victor le dit lui-même, au début de la chanson). Même si je préfère la version chantée par Simon, lorsque j'ai découvert cette version, j'étais bouche bée, on ressent la douleur lorsque chante Victor, que ce soit dans sa voix, ou dans ses gestes, que je trouve incroyablement poignants.

Et je n'ai pas à rajouter que cette instru, aussi simplement réalisée: avec une guitare électrique, et des claquements de doigts, me fait des frissons.

Ecoutez juste tous leurs sons, Blossom Roses, We Choose, TOUT L'ALBUM "Her", ou les projets solo de Victor Solf, tels que Traffic Lights ou I Don't Fit <3 <3

Pronostic: 62ème

71e - Ice Nine Kills - Stabbing In The Dark - Shunkeo

Eh oui j'écoute de tout, et des fois j'ai mes périodes de métal voir autre genre plus violent. Celle m'a blow my mind la première fois que j'ai entendu l'intro. Franchement la voix est une voix de métal, mais arrive à super bien retranscrire les émotions du thème abordé. La guitare et la batterie qui se déchainent, les changements de rythme avec le refrain qui est le point d'ancrage de la chanson ou les effets qui donnent vraiment l'impression d'être dans une série avec des meurtriers à nos trousses.

70e - NIGHTWISH - Noise - Pierrot

J'entends encore Di’mort me dire : Mais pas possible Pierrot a choisi du dark symphonique mais je commence à l'influencer dans la voie obscure. Mais à force de faire des recherches pour des concours musicaux sur Internet, il y a des découvertes et je trouve ce morceau très épique. Alors oui ça sort de mes choix habituels mais c'est un pari et j'aime beaucoup ce morceau.

69e - Olympe - TROP - Svalkensen

REINE, QUEEN, REINA, KIRALYNO, REGINA, KÖNIGIN, PERMAISURI, RAINHA, KARALIENE. (oui c'est la traduction de "reine" en anglais, espagnol, hongrois, italien, allemand, malaisien, portugais et lituanien)

Son flow est incroyable, sa voix est trop belle, sa diction met à l'amende tous vos rappeurs à 2 balles et son texte est trop bien, agenouillez-vous et profitez !! (gros big up à la phrase "J'me suis jamais faite violer, seulement un p'tit peu tripoter" quand même)

68e - Rosenfeld - Do It For Me - Svalkensen

Ma contribution au nouvel opus de 50 Shades of Grey.

Franchement je trouve le morceau trop trop bien, bon clairement je vais pas vous vendre que les paroles sont magnifiquement incroyables parce que concrètement le boug il veut juste se la taper hein. Mais l'instru est géniale, la voix langoureuse de Rosenfeld AAAAAAAH bref I just can't donnez-moi une suite 5 étoiles et un bel étalon par pitié !!!

67e - Mori Callliope - DEAD BEATS - Shunkeo

Mori calliope <3 Un de mes morceaux pref d'elle. Je pense que c'est un de ces morceaux qui sont les plus marquants. C'est du rap, et j'adore ça, donc bon déjà ça c'est rare. L'instru te traîne en tête pendant des jours. Mélange de flow et de folie, je m'ambiance de fou dessus car la chanson ne se veut pas sérieuse mais on est obligée de la prendre comme ça tellement elle gère.

66e - X-Japan - Kurenai - Zeni

Pour commencer, sachez qu’initialement je voulais proposer un morceau de Wagakki Band, un groupe jap plus récent de hard rock qui utilise des instruments traditionnels. Je voulais en profiter pour vous parler de mon voyage au Japon et du fait que ce morceau me rappelle de ouf ce séjour. Mais hélas, ce connard de Miraw avait déjà proposé ce morceau, donc j’ai du changer > Vilain
mouton.

Et du coup histoire de garder une certaine harmonie dans mes propositions, je vous propose un autre morceau japonais. Et quel morceau ! Une musique culte des années 80 sur l’archipel, et l’un des titres qui lança définitivement l’un des groupes les plus emblématiques de l’histoire du pays : Kurenai de X-Japan. Ca fait 15 ans que je connais ce morceau, découvert à une époque où je voulais paraitre cool en montrant que je connais des trucs venant d’autres pays. Et ça tombe bien, car cette musique est COOL ! X-Japan, c’est le Led Zeppelin du Japon, et Kurenai est leur Stairway to Heaven. Un groupe mythique de heavy metal (et considéré comme le pionnier du style Visual Kei) qui en plus revient depuis 2007. Connu à la fois pour leurs musiques aux sonorités uniques que pour leur look turboGlam Rock. D’ailleurs pour vous donner une idée: Kurenai en live :



Kurenai, issu de leur deuxième album Blue Blood (et qui veut dire bêtement « rouge foncé »), parle, d’après Wikipédia, des tourments d’un coeur solitaire. Mais on retient plus ce morceau pour ses 7 minutes de sonorités uniques, son solo de guitare bien nerveux de hide, la voix roque de Toshi, tout est excellent dans ce morceau qui est devenu une vraie hymne au pays du Soleil Levant. Pas ma préférée du groupe (je vous revelerai ma préférée si je refais un Rankdown musical), mais on ne peut que s’incliner devant l’epicness de ce morceau. Son seul problème : il est sorti à une époque où les japoniaiseries n’étaient pas encore en vogue en Occident, et donc n’a jamais dépassé les frontières du pays...

65e - Pendulum - Blood Sugar | Original Mix - Genesix

Je pense pouvoir dire en toute sincérité et réalité que Blood Sugar sera ma plus grosse prise de risques de ce Rankdown. De mon côté, j’adore cette musique, j’adore ce qu’elle émet, bref pour faire court j’aime tout au sein de cette musique. Mais d’un point de vue extérieur je pense qu’on est plus sur un « divide but not conquer », car à mon avis, ça sera à double tranchant : soit on se laisse prendre au jeu ouvert part Pendulum sur cette musique, soit on n’aime pas et comme pour Contortionist dans le Rankdown 7, ça finit en guerre ouverte. J’opte plus pour la seconde option, sans le côté guerre. Car c’est mal de faire la guerre.

Comment j’ai connu Pendulum est assez marrant car je ne me suis intéressé aux compositions de ce groupe que récemment, à savoir pendant cette année étudiante. La première fois que j’ai écouté ce groupe, c’était sur un remix de leur part, à savoir Voodoo People de The Prodigy. Et ceux qui sont familiers avec les shows TV coréens savent où je veux en venir, car c’est bel et bien avec ce fameux DM11 de la deuxième édition de The Genius que j’ai pris connaissance du groupe.
À l’origine, j’adore les compositions de The Prodigy. Omen, Invaders Must Die, Voodoo People, Light Up The Sky (qui a été utilisé pour promouvoir le jeu F1 2019… comme quoi le monde est petit) et Radio Rebel ; toutes ces musiques m’ont vraiment satisfaites. Et du coup quand je suis retombé sur Voodoo people je me suis dit qu’il serait temps d’essayer d’écouter quelques compositions de leur part. Et pour le coup, je n’ai pas été déçu, plein de compositions vraiment très sympas et qui m’ont séduit. Et parmi elles, cette chimère qu’est donc Blood Sugar.

Je pense que le mieux pour commencer à parler de la musique, c’est justement… bah de parler de la musique en elle-même, pardi ? À vrai dire, ce morceau est tellement particulier dans ce qu’il arrive à me faire vivre par rapport à comment il est construit, que le plus simple serait de commencer par évoquer le plus court et le plus évident. Car comme je l’ai dit, en termes de répétitivité, il faut s’accrocher avec Blood Sugar car c’est ce qui fait une des signatures de ce morceau. Et si, pour ma part, étant donné que ça tape dans ce que j’aime écouter, cette répétition ne me gêne pas ; pour d’autres, ça peut valoir de la nominer au premier tour, ce qui peut facilement arriver selon ce que pensent les autres rankers de cette musique.
Mais outre la répétitivité du titre, ce dernier est assez lent à se mettre en place. Point noir ou pas ? Je ne sais pas, encore une fois d’un point de vue purement personnel, je suis dans mes préférences musicales, donc ça ne m’affecte pas vraiment. Le fait est que dans tous les cas, il y a bien quarante-cinq secondes avant que la musique ne se lance véritablement. Ces quarante-cinq secondes sont divisées par ailleurs en deux parties distinctes : dans un premier temps, jusqu’à 0:34, on a un fond sonore accompagné de bips électroniques réguliers. Si le fond sonore semble totalement chaotique, il reste cependant très effacé, bien plus dans son rôle de second plan, et ne prend jamais le dessus sur les bips. A partir de 0:34, le ton change, avec un son plus strident et monotone, qui indique clairement le changement de phase et l’arrivée imminente du début concret du morceau.
Et à 0:45, le drop tombe, les guitares électriques se mettent en place pour donner un nouveau ton au morceau. On reste dans un tempo globalement lent, mais le build-up amorcé par cette entrée en matière de la guitare et des sons réverbérés en fond pose clairement l’ambiance du morceau. Petite montée en puissance après la minute, et d’un seul coup, un autre instrument coupe la guitare, et clairement pas celui auquel on pourrait s’attendre : le kazoo. Oui, du motherfucking kazoo en plein milieu d’une composition hardcore avec de la guitare et des bonnes basses. Et vous savez ce qu’est le pire : c’est que ça MARCHE. J’avais déjà entendu des choses assez marrantes comme du métal accompagné d’orgue (clin d’œil à Dirty and Beauty au passage), mais celle-ci, je ne m’y attendais pas du tout, et c’est vraiment une réussite pour moi, ça se mélange vraiment bien pour le coup. Maintenant, écoutez bien ce qui est joué par le kazoo jusqu’à la transition avant le prochain drop : c’est le leitmotiv du morceau, et vous allez y avoir le droit à quatre reprises, avec quelques variations cela étant dit. Mais une fois la transition faite et le second drop tombé, on est pleinement dedans, le mélange entre le kazoo et la guitare électrique qui fait pleinement son effet. Après chaque itération du leitmotiv, un passage plus en solo se fait entendre, avec au cours de ce dernier les réverbérations qui viennent ajouter de la profondeur au morceau, ce qui est vraiment agréable.
Après deux itérations du letimotiv, on entre dans une phase plus calme, un peu différente de celle qu’on avait au tout début du morceau, mais qui y ressemble pas mal, permettant non seulement d’ajouter un peu de diversité, mais aussi de faire un break dans le rythme effréné de la musique (on est sur du 180 BPM, si vous voulez savoir). Mais rapidement, les guitares viennent rattraper l’auditeur et le saisir dans leur rythme, qui revient progressivement avec cette montée en puissance, puis un solo très sympathique pour se remettre en jambe avant d’attaquer la seconde salve de leitmotiv. Salve qui s’achève de manière plutôt originale, sur un decrescendo du rythme jusqu’à ce que la musique ne se stoppe. Et si vous prêtez attention avec une oreille attentive, tout le dernier leitmotiv est accompagné d’un sifflement en fond, faisant monter l’intensité de ce dernier passage.

Malgré sa répétition, j’adore Blood Sugar. J’adore ce qui a été fait dedans, l’utilisation du kazoo, les différentes petites touches apportées pour rendre le morceau moins monotone. Ah oui, car j’ai oublié de préciser qu’il s’agit d’une réédition ; vous trouverez d’anciennes version de Blood Sugar, datant de 2011, mais elles-ont beaucoup plus plates que celle-ci.
Blood Sugar, justement, porte bien son nom je trouve. J’adore quand les musiques sans paroles arrivent à transmettre une idée assez claire au travers de leur titre, et c’est pour moi le cas ici. Le côté « blood », donc sanguinaire, se retrouve totalement dans cette guitare presque agressive, ce rythme effréné qui pourrait rappeler des pulsions sanguines ; et le côté « sugar », le côté doux, qu’on retrouve au début de la musique, aussi au milieu, dans ces phases où la guitare n’est pas présente… mais aussi, pour moi, avec le kazoo. Et oui, pour moi, le kazoo rejoint plus ce côté doux de la musique car on ne l’attend pas du tout dedans, et donc par conséquent il fait plutôt rire. Bah, ouais, pour moi ce kazoo me fait rire. Car d’un côté, je trouve ça totalement débile, insensé de jouer de cet instrument dans une telle composition, et de l’autre… ça marche juste trop bien, je n’arrive pas à dissocier cet instrument de l’air principal pour la simple et bonne raison que c’est lui qui en est le principal chef d’orchestre. Et donc du coup, « blood sugar », si vous avez suivi ma réflexion, c’est cette symbiose entre le kazoo et la guitare, tout au long du morceau. Évidemment, je ne peux pas être dans la tête de l’artiste donc je ne sais pas si c’était réellement la pensée du groupe derrière cela ; mais pour ma part j’y crois.
Et dernière chose : une fois que la musique se lance, pour ma part, c’est très, très difficile d’en sortir. Je ne sais pas pourquoi mais, une fois en plein dedans, je ne me vois pas du tout m’en extraire car l’environnement, l’ambiance que crée la musique, malgré sa répétition, est juste très fort. Et forcément, ceux qui m’ont vu rank au RD7 ou même pendant les tours où cette musique aura un peu tenu savent qu’une musique qui crée une atmosphère chez moi, c’est assurément un point positif pour elle.

Blood Sugar est une sorte d’O.V.N.I pour moi dans ma sélection et clairement ma plus grosse prise de risque par rapport à ce que j’ai énoncé quant à sa répétitivité et son build-up assez lent. Mais étant donné que ça a été un coup de cœur, je ne me voyais pas ne pas la mettre dedans juste pour ces raisons, surtout si je suis capable d’exprimer ce qui me plait chez elle. Advienne que pourra pour elle.

Prono : Entre Top 70 et Top 60 – comme dit, il s’agit de ma plus grosse prise de risque dans cette sélection. Elle met du temps à se lancer et est plutôt répétitive, avec la même boucle qui se répète 2x2fois en guise de refrain. Mais elle détonne énormément, te met dans un mood incroyable et je pense que ça peut largement la rattraper pour éviter un Bottom 10. Cela étant dit, je ne me fais pas d’illusions, je ne la vois pas aller bien plus loin ; mais si elle passe le Top 60 alors je serais plutôt content, et plus elle ira loin, plus ce sera une belle surprise pour moi.

Du même artiste : ce morceau étant tiré de l’album « Hold Your Color », je ne peux que vous conseiller d’aller jeter un œil au reste des musiques qui la composent, et qui seront un peu dans cette lignée-là, si vous avez bien aimé le style.

64e - Holy Two - Festin - Pierrot
J'ai un goût prononcé pour la nouvelle scène française qui fait les festivals l'été et là comment dire j'adore tout. Déjà on a une signature claire dans l'instru et la voix d'Elodie. Le titre est vraiment hypnotique et alors en live il accroche vraiment bien. Il est très dark et j'adore ce côté là un peu original.

63e - Blackmore's Night - Loreley - Zeni

Blakcmore’s Night est un groupe formé de Ritchie Blackmore (ancien de Deep Purple) et de sa femme Candice Night. J’étais tombé par hasard sur ce groupe il y a quelques années sur Spotify, mais je suis vite tombé sous le charme de cette alliance divine entre Folk Rock et musiques médiévales terriblement folkloriques et celtiques (voire bretonne. Je vous ai dis que j’avais un tiers de sang breton?). Cette manière d’unir l’ancien et le nouveau, c’est un truc que j’aime grave.

Et on le retrouve bien dans Loreley. Cette musique raconte la légende du Lorelei, un rocher au bord du Rhin surtout connu pour ses légendes. En effet, on l’associe aussi à une nymphe dans les vieilles légendes allemandes qui, tel des sirènes, séduirait les marins du fleuve pour mieux les tuer. Cette nymphe a été la muse d’énormement de musiciens depuis 2 siècles, du compositeur allemand Heinrich Heine au groupe japonais L’Arc~en~ciel, en passant par Charles Trenet, Scorpions, Véronique Sanson, Ella Fitzgerald ou même Sir Paul McCartney. Chacun allant de sa version de la légende.

Mais celle de Blackmore’s Night a ce petit quelque chose de bien distinctif. Issu de leur quatrième album Ghost of a Rose, on y retrouve forcément dans les paroles les thématiques de la marine (Merrily we sailed along Though the wavers were plenty), de la séduction (On the song of Loreley, Charms the moon right from the sky), mais aussi de la mort. Mais avec ça, beaucoup d’extraits d’empathie envers Lorelei, ou de domination du Rocher en lui-même (And all the waves would bow down to the Loreley). Les lyrics de cette musique sont interessantes, mais en vrai c’est pas forcément les paroles qui me plaisent.

Il y a 2 particularités qui me font aimer ce morceau : déjà comme je l’ai dis en intro, c’est purement une musique médievale et moderne à la fois. Vous me direz, faire un truc médieval pour parler d’une légende médieval, ça coule de source. Mais en vrai vu les autres itérations, ça semblait pas si évident que ça !

Et le second point, c’est son ton. Cette musique, si tu comprends pas les paroles, c’est une musique joyeuse as fuck ! Alors il y a quelques mots clés qui te sortent de la joyeuseté (genre littéralement la strophe dans le refrain « And many men would die »), mais ça ne fait qu’amplifier un certain côté que je kiff dans cette musique : Blackmore’s Night a essayé de faire une musique de marins ! Dans les musiques de marin aussi ils mettent des paroles tragiques, associés à un rythme entrainant qui donne envie de danser malgré les adversités de la vie qu’on nous met bien sous le nez. Et ça rend le chant à la fois festif, à la fois prevenant. Et quand tu écoutes toi de ton côté, à la fois ça te met le peps, à la fois t’as une forme de genance.

Je saurais pas trouvé de meilleurs mots pour parler de cette dualité je pense, vous voyez peut-être ce que je veux dire. Mais en tout cas c’est le genre de musique que j’adore écouter en boucle !

62e - Gareth Coker - Shadows of Mouldwood - Genesix

Si Ori and The Will of the Wisps a été recompense par pas mal de distinctions prestigieuses (« Jeu Xbox de l’année » aux Golden Joystick Awards 2020, « Outstanding Art Direction, Fantasy / Original Light Mix Score, Franchise / Control Desing, 2D or Limited 3D ») et nominé de nombreuses fois en tant que Jeu Vidéo de l’année dans plusieurs autres cérémonies tout autant grandioses (SWSX 2021, Golden Joystick Award 2020), ce n’est clairement pas pour rien. Et étant souvent représenté dans les catégories liées à la direction musicale, c’est certainement un indice sur le rôle qu’a joué l’OST pour permettre à ce jeu de lutter face à des créations triple A des gros studios. Car oui, si le jeu est labelisé Microsoft Exclusivity, ça n’en reste pas moins un petit studio, Moon Studios, qui était derrière ce travail battu.

Gareth Coker est un magicien. Si le bonhomme n’en était pas à son coup d’essai lorsqu’il a commencé à travailler avec Moon Studios sur la bande son des deux Ori, ce sont bel et bien ces deux jeux qui ont contribué à le faire connaître de tous. Littéralement, dans ma tête, on lui a donné un orchestre et des vocalistes, il a peint la Joconde avec. Oui, je vais peut-être loin ; mais bon j’avais déjà beaucoup témoigné d’à quel point Ori avait eu un impact sur moi après mon aventure dans ce jeu, donc est-ce que ça en étonne encore ? Anyway. Son travail sur la série est d’autant plus impressionnant que selon moi, il a réussi à donner / renforcer le background de chacun de ces jeux grâce à ses compositions ; et je me dois de donner un peu de contexte pour mieux comprendre.
Ori and The Blind Forest, premier jeu de la série, était plus une ode à l’exploration au travers de la région de Nibel, tandis que son successeur, Will of the Wisps, est bien plus axée sur la quête donnée à Ori. Mais surtout, le second opus est beaucoup plus sombre que son grand frère, et l’ambiance générale s’en ressent d’autant plus. C’est bien simple : si vous n’y êtes pas préparé, il va vous balancer des bombes émotionnelles tout le long. Entre musiques d’ambiance dans les différentes zones qui évoquent presque une grande dépression (logique quand on connait les events du jeu), des moments plus que marquants, des endroits de la map qui vous plongent dans une mélancolie, dans une peur permanente. C’est ça, Ori and The Will of the Wisps. Ou, comme beaucoup aiment l’appeler : Ori and the feels.

Shadows of Mouldwood (dont le lieu en français se nomme Tréfonds de Fongesylve) est un lieu qui est exploré lors de la quête principale du jeu, le moment exact étant choisi par le joueur selon l’ordre dans lequel il explore les zones de Niwen, la région du jeu. Il s’agit d’une zone ayant été ravagée par le Déclin, la force surnaturelle à l’origine des événements dans les deux jeux principaux. Et quand je dis ravagé… le mot est fort mais réaliste : l’endroit s’enfonce de plus en plus dans les ténèbres, au point où si vous restez trop longtemps sans source de lumière, vous mourrez sans avertissement préalable. Et lorsque vous trouvez de quoi avancer en sécurité, c’est aussi pour observer le décor morbide dans lequel vous évoluez, entre cadavres d’insectes morts ou à moitié vivants et autres bestioles prises aux pièges dans des toiles d’araignées. Ah, oui, arachnophobes s’abstenir lors de ce passage du jeu : il y en a pas mal des araignées, des cocons, des toiles et autres conneries du genre. Une ambiance oppressante, effrayante et dépressive, rien que sur le côté visuel. Et je n’ai pas encore parlé du côté audio.
Du coup, on va l’aborder maintenant, car le travail dessus est juste phénoménal pour moi. Dès le début, tous ces instruments à cordes frottées qui partent dans tous les sens, comme pour vous prévenir d’un danger, avec ce piano en arrière-plan qui empêche la musique de complètement se couper ; puis qui joue quelques notes, avec ces petits violoncelles toujours là pour rappeler l’ambiance dans laquelle vous évoluez. Rien que le côté mélancolique / dépressif, et effrayant, vous l’avez ici. Et le côté oppressant arrive avec ces notes graves à 1:18, qui se jouent en boucle et qui alourdissent de plus en plus l’atmosphère, d’autant plus qu’à côté il y a les violons qui reviennent et montent progressivement. Tout est fait dans ce passage pour ne pas mettre à l’aise, pour que l’on ressente pleinement cette horreur et que l’on continue d’avancer sans savoir face à quoi l’on va tomber et dans la peur constante.
2:20 est le début d’un passage bien plus axé mélancolique avec le solo de violon, rappelant que Ori and The Will of the Wisps est un jeu bien plus sombre que son prédécesseur, que l’ambiance globale du jeu est bien plus triste, et que l’endroit dans lequel on se trouve est limite un cimetière. Et si ça ne suffisait pas pour le rappeler, alors le passage qui débute à 3:25 se fera le plaisir de s’en charger. Juste, ces voix. Juste ça et cette montée en puissance des violons. Ce passage là me donne la chair de poule et des frissons à chaque écoute tant il est puissant ; tant il ramène à la réalité. Le morceau se termine ensuite par un passage au piano et ces violoncelles qui rappellent l’identité de l’endroit, qui reste effrayant, oppressant.

L’OST du jeu peut être scindée en trois groupes principaux : les musiques de boss, les musiques de cutscenes, et les musiques environnementales. Chacun de ces domaines remplit parfaitement dans le jeu : les musiques de boss sont épiques et vous font ressentir cette pression permanente, cette épée de Damoclès que vous avez au-dessus de la tête, les musiques de cutscenes sont émotionnelles à souhait et permettent d’embellir les émotions ressenties pendant ces passages, et les musiques environnementales réussissent à donner une ambiance à chacun des environnements parfaitement. Et forcément, vous l’aurez compris, pour Shadows of Mouldwood, c’est le cas. Et de quelle manière. Je crois que dans un jeu qui n’est pas un jeu d’horreur je n’ai jamais été autant angoissé à l’idée de m’aventurer dans un univers ; d’autant plus que je jouais avec une difficulté accrue qui rendait mon escapade très dangereuse.
Toute ma progression dans ce passage était rythmée par la peur et l’angoisse. Le fait d’avancer à l’aveugle et de ne pas savoir sur quoi tu pouvais tomber était omniprésente ; et la musique n’était pas du tout là pour aider bien au contraire. Entre tous ces plongeons dans les graves et toutes ces montées dans les aigus des instruments, qui se produisaient quasiment sans arrêt, ça donnait toujours l’impression qu’on se rapprochait d’un danger. Mais comme je l’ai dit, le passage qui me fait le plus d’effet dans cette musique, c’est celui avec les voix. Chaque écoute, mes poils se dressent à l’entendre. Car c’est vraiment ça qui fait prendre conscience d’à quel point le véritable mal dans le lore du jeu a affecté la région entière, et spécifiquement cette zone. Car oui : avec une autre zone dans le jeu, les Tréfons de Fongesylve sont l’endroit ayant le plus subi de dégâts avec le déclin. Et ça, tous les éléments du jeu font faire en sorte de vous le faire comprendre : ennemis, boss, musique, environnement. Tout.  

Shadows of Mouldwood est pour moi une des musiques les plus iconiques de Ori and The Will of the Wisps quand on parle des musiques d’environnement. C’est celle qui arrive à avoir ce côté le plus dramatique, le plus sombre et le plus en adéquation avec ce qui se trame pendant le jeu. Car le contexte du jeu à l’origine, c’est une course contre la montre pour sauver la région de Niwen. Et cette ambiance oppressante permanente que l’on peut ressentir rien qu’avec cette musique en est une preuve.

Prono : Top 40 – Je ne sais vraiment pas où classer Shadows of Mouldwood. Étant donné qu’elle ne dépend pas d’un moment précis du jeu, je pense qu’elle est assez accessible ; mais son style et surtout ce qu’elle fait ressentir pourra en dérouter certains. Cependant je pense que le travail effectué dessus devrait lui valoir au moins une première moitié de classement, et je l’espère fort en tout cas.

Du même artiste : Je n’irai pas par quatre chemins : toute l’OST de Ori vaut le détour ; la chaîne d’Xbox propose un mashup complet de l’OST de chacun des jeux, et celle de Gareth Coker chaque piste séparée une à une.

61e - YEZI - MIMEW (미묘) - Stromsolar

Yezi est peut être ma rappeuse préférée. Elle a un style qui lui est propre, un style assez osé en Corée qui est un pays assez conservateur quand même.
Elle fait preuve de franc parler dans ses rap et à des textes qui sont cru mais sincères et cela transparait aussi dans son flow et dans donc dans ses musiques.

Ce que j’aime dans cette chanson comme dans le plupart des morceaux que j’écoute c’est l’intensité. Du début jusqu’à la fin, le rythme est en constante variation et cela ne laisse aucun temps mort. On est pris dès le début par un rap chuchoté qui donne un ton très séductif sur un beat simple mais addictif partant d’une sonnerie de téléphone.
Puis le rythme s’accélère et varie constamment tout au long de la musique avec un drop très catchy qui vient sublimer la chanson.
Après au-delà de faire découvrir juste ce clip je voulais faire découvrir l’artiste car elle a peu de morceaux à son actif mais c’est une rappeuse qui a son propre genre. Elle est très talentueuse et cerise sur le gâteau, elle chante aussi très bien et à quelques chansons reconnu pour de très belles High Notes.
Aussi parenthèse sur le clip car j’adore le style de celui-ci. Vraiment très bien pensé et très jolie graphiquement.

60e - Kubbi - Formed By Glaciers - Genesix

Kubbi est de retour dans un Rankdown Musical, et cette fois j’espère qu’il s’en sortira mieux qu’avec Cascade que j’avais mis dans le Rankdown 7, et qui avait achevé sa course à une inexistante 70e place, chose qui m’avait vraiment déçu alors que la musique avait vraiment d’énormes qualités et que c’était une de celles sur lesquelles je comptais le plus pour aller le plus loin lors de cette édition-là - non, ce n’est pas une blague ; et je continuerai de défendre Cascade, l’album Ember dans son intégralité étant vraiment excellent et Cascade étant l’un des morceaux les plus iconiques et connus de ce dernier.

Kubbi, donc. Pour ceux qui n’ont ni suivi les Rendez-Vous Musicaux, ni l’élimination de Cascade dans le Rankdown Musical, je me dois donc de faire une remise en contexte pour comprendre qui est ce Kubbi à mes yeux, et pourquoi je le réinvite à la table sur cette édition. Kubbi, c’est tout un pan de mon adolescence, un artiste que j’ai énormément écouté par le passé et que je continue d’écouter encore aujourd’hui, même s’il ne produit plus de musiques depuis un moment ; ça reste un pan d’histoire. Il est principalement connu pour faire du chiptune avec énormément de morceaux qui tournent autour de cela, mais certains sortent de la masse en n’étant pas totalement tournés sur cet univers 8-bit, et en incluant divers instruments qui apportent une touche très intéressante au morceau.
L’album dont je parle est donc Ember ; il s’agit d’un album numérique sorti sur YouTube par l’artiste, datant de début 2015 et comprenant neuf pistes. Comme indiqué précédemment, Cascade fait partie de cet album, tout comme la musique que je mets à l’honneur dans ce Rankdown. Dans cet ensemble de musiques on retrouve toujours ce qui a fait la notoriété de Kubbi dans le passé, mais aussi beaucoup d’éléments très sympathiques ; si vous avez jeté un œil aux noms des pistes, Ember (car oui, c’est aussi le nom d’une musique de l’album éponyme) inclut des sonorités rappelant la guitare électrique, Pathfinder ajoute des notes se rapprochant du piano, et dans d’autres pistes on retrouve des équivalents d’instruments qui sont plus classiques pour des personnes n’étant pas habituées à écouter ce genre de musique. Cela, pour moi, fait de Ember un album très accessible au niveau de l’écoute, qu’importe qu’on aime la musique électronique ou non. D’autant plus qu’on a plusieurs types de sons électro, certains étant bien plus agressifs que d’autres dans leurs sonorités ; ce qui n’est absolument pas le cas de Kubbi qui a un style bien plus doux, bien plus posé pour les oreilles de tous.

Bon, j’ai assez parlé de l’artiste et de l’album ; je vais pouvoir enfin m’attaquer au morceau que je propose : Formed By Glaciers. Déjà, première remarque, si vous avez écouté d’autres pistes de l’album Ember et plus spécifiquement Pathfinder, vous aurez remarqué des similitudes au niveau du leitmotiv entre ces deux musiques ; c’est presque normal, l’une commence l’album et l’autre le termine, ça fait comme une boucle entre les deux et pour le coup j’aime bien cette petite touche.
Formed By Glaciers est une musique qui a aussi été utilisée dans Just Shapes and Beats, jeu dont j’avais parlé au dernier Rankdown Musical dans mes justifications, qui est un Bullet Hell dont les projectiles sont basés sur le tempo de la musique, donnant lieu à des patterns très sympas. Ce n’est pas la seule de l’album Ember à avoir été utilisée, on la retrouve aussi aux côtés de Cascade (encore elle), Ember et Pathfinder. Et pour cette dernière, là encore on a une magnifique dualité avec ces deux musiques, étant donné qu’elles sont jouées les unes à la suite des autres ; Formed By Glaciers après avoir fait un Game Over dans un niveau, puis Pathfinder après avoir validé le fait de continuer à jouer. Vous l’aurez donc compris, si cette dernière évoque plus une renaissance et de la positivité, pour l’autre, nous sommes plus dans une ambiance dépressive et dans l’acceptation de la défaite.

Du moins, c’est uniquement en apparence. Car j’ai oublié de préciser que seule une partie de Formed By Glaciers était jouée. Vous vous doutez bien que sur une musique qui fait 7 minutes 41 secondes, il y a beaucoup, beaucoup plus à dire et à entendre que simplement un mood dépressif. Non parce que si jamais toute la durée du titre, c’était cela, jamais je ne l’aurais proposée à ce Rankdown, car je n’aurais pas forcément été moi-même conquis par l’idée.
Non, bien évidemment, Formed By Glaciers, c’est une tout autre histoire bien plus que de la simple morosité au départ. Déjà, la musique est divisée en trois temps, temps au cours desquels la musiques ne cesse d’évoluer et proposer un voyage, sur lequel je reviendrai plus tard. Le premier temps est le plus long, partant du début de la musique pour s’étendre jusqu’à environ 3:29 ; et malgré la durée de ce passage, on a une évolution constante. Le début au piano qui se réverbère dans le temps est ce que vous entendez lors du Game Over dans Just Shapes and Beats. Et ce piano dure, jusqu’à quasiment une minute, toujours dans des tonalités graves, qui donnent l’ambiance d’arrière-plan. S’ajoute alors le leitmotiv, toujours au piano, dans les aigus cette fois-ci, qui vient donner l’identité à la musique et apporter un peu de réconfort. Car on ne va pas se mentir, toute la première minute était dans une atmosphère pesante, lourde, triste. Après le premier passage du leitmotiv, l’ensemble au piano est rejoint par de légères percussions et par ce qui me semble être un xylophone, qui est juste assez fort pour se faire entendre et donner un léger relief mais pas trop pour rester totalement discret. Puis, ce sont des contrebasses qui viennent rejoindre la danse, rendant l’ensemble plus profond, plus pensif. Les violons rejoignent la danse juste après pour venir conclure toute cette première partie au piano, qui est suivie d’un moment plus calme avec un passage au synthétiseur qui termine cette première partie.
C’est au début de la seconde partie, qui s’étend jusqu’à 5:35, qu’on se rend compte de la face cachée de l’iceberg, avec ces voix qui sont très émotionnelles, qui reprennent le leitmotiv au piano. Elles sont rapidement accompagnées par des percussions électroniques qui viennent rappeler qu’on est chez Kuubi, qu’on est toujours dans son domaine ; et d’ailleurs les voix s’estompent pour laisser ce côté électronique prendre plus le dessus, accompagné par quelques guitares, acoustiques dans un premier temps, puis électriques ensuite.
Le dernier temps arrive donc, et on retrouve ces voix qu’on avait quitté, mais quelque chose est différent. Le ton prise par ces dernières est moins en lien avec le leitmotiv, on sent qu’on arrive à la fin, au bout d’un parcours ; et c’est une impression confirmée avec la montée en puissance brutale qui s’effectue. Tout part d’un seul coup : les percussions, les violons, les sonorités électroniques, les voix. C’est un final juste magnifique, juste explosif, qui se termine sur juste les voix, pour apaiser le tout.

Si la première partie de Formed By Glaciers est plus un moment triste, dans lequel on est en train de réaliser la situation dans laquelle on se trouve, pour donner suite à un événement qui nous a marqué par exemple, après avoir écouté le reste du morceau on se rend compte qu’en réalité il y avait tout un pan bien plus complexe qui attendait au tournant. Pour moi, l’ensemble me fait un énorme appel au passé et me procure d’énorme souvenirs nostalgiques. La durée me permet vraiment d’être dans une bulle pendant un long moment et d’avoir vraiment cette zone où je me rappelle tout le positif que j’ai eu auparavant, ou des événements qui m’ont rendu fier, heureux, et quand je regarder derrière moi, je me rends compte du chemin abattu pour en arriver jusqu’aujourd’hui.
L’ensemble de ce morceau me procure cet effet nostalgique, mais c’est surtout sur les voix que cela se ressent le plus. Je ne sais pas pourquoi, si c’est dû au fait qu’elles sont quasiment a capella, avec quelques notes de piano tout de même pour ajouter un petit fond sonore, mais en tout cas, elles font vibrer et c’est vraiment dur pour moi en tout cas de rester indifférent devant cela ; chaque fois qu’elles sortent, je les ressens et ça me ramène à cette nostalgie.

Formed By Glaciers est une musique très particulière par rapport à ce qu’elle fait ressentir, mais aussi par rapport au registre général de Kubbi, plus dynamique et pas forcément avec autant de ressenti si personnel ; on est généralement plus sur du ressenti ambiant / une atmosphère mise en place par la composition mais jamais réellement touché directement par elles. C’est aussi pour cela que je l’aime beaucoup, c’est vraiment une pièce originale, et qui a vraiment beaucoup de bonnes choses à vendre.

Prono : Top 50 – si les autres rankers arrivent à saisir cette corde sensible liée à l'aspect "nostalgie", alors peut être qu'elle ira Endgame. Sinon ça risque d'être plus difficile, les titres de Kubbi utilisant du chiptune cela peut déplaire ; cependant avec sa bonne construction et sa progression, même si lente, je pense qu’elle peut avoir un bon parcours.

Du même artiste : L’album Ember de Kubbi est très complet et propose d’un peu tous les styles tout en restant dans sa marque de fabrique : le chiptune. Pour le reste je vous invite à explorer sa chaîne, mes morceaux préférés de sa part étant Indolence (que j’écoute depuis très longtemps) et quelques morceaux de l’album Gas Powered, comme Seahorse Dreams et Up In My Jam (qui je pense est assez connue, potentielle musique à memes d’ailleurs).

59e - Joan Baez - Eleanor Rigby - Zeni

Au départ, Eleanor Rigby était un morceau issu de l’album Revolver des Beatles. Ce morceau composé par Sir Paul McCartney est parti intégrante de l’une de mes périodes préférées des Beatles. Il faut savoir qu’entre leur formation et leur séparation, on pourrait couper la vie du groupe en 4 parties. Eleanor Rigby, sorti en 1966, est dans la seconde, entre la première partie où ils ne faisaient que des musiques commerciales pour satisfaire la Beatlesmania et la 3eme qui est la période de hippy pure (avec St Peppers notamment). Cette seconde periode, qui englobe Rubber Soul et Revolver, est une période un peu de « maturité » pour le groupe, qui coïncide au moment où ils ont décidé d’arrêter de faire des concerts et où ils ont préféré mieux travailler la qualité que la quantité de leurs morceaux. C’est comme ça qu’on a eu des morceaux incroyables comme Good Day Sunshine, Here There and Everywhere ou même Yellow Submarine, mais également des trucs plus mélancoliques comme Straswberry Fields Forever, Nowhere Man, Norwegian Wood, in My Life ou le morceau dont nous allons parler, Eleanor Rigby.

Eleanor Rigby est une musique sur lequel McCartney a travaillé pendant quelques années, et qui se veut être un hommage à tous les « Lonely People », les personnes qu’on ne voit pas, que l’histoire oubliera et qui meurent seuls. Qui sont-elles, d’où viennent t’elles, où vont elles etc. Toute ces questions sans réponse quand on prend le temps de les observer. Paul McCartney est un des plus grand paroliers de l’histoire de l’humanité (j’exagère pas du tout), et avec cette petite comptine simple, il l’a encore une fois prouvé.

D’ailleurs pour la petite anecdote, même s’ils assurent que le nom de « Eleanor Rigby » est une invention et qu’il ne désignait personne en particulier, on a retrouvé le nom d’une personne portant ce nom dans un cimetière à Liverpool. Une personne qui, visiblement, n’avait aucune histoire et est morte en 1939, 27 ans avant la sortie de cette musique. Et quand tu vois qu’aujourd’hui, sa tombe est énormement photographiée et que des papiers signées de sa main sont même vendus aux enchères, ça fait une belle vengeance sur la vie pour « All the lonely people »…

Mais du coup, pourquoi je vous donne la version de Joan Baez et pas celle des Beatles ? Car je la trouve tout simplement meilleure ! Celle des Beatles, avec ses choeurs et son absence d’instruments (si se n’est un violon), a un certain côté baroque qui fait plus echo à la partie religieuse du morceau, et de l’enterrement fait par Father McKenzie. Celle de Joan Baez (qui, pour ceux qui connaissent pas, est une chanteuse américaine des années 60, qui a participé à Woodstock etout, surtout connue pour Here’s to You, une musique composé par Ennio Morricone qui rend hommage à Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti (« Nicola and Bart »), 2 anarchistes victimes d’un scandale judiciaire dans les années 20 (https://www.youtube.com/watch?v=7oday_Fc-Gc )), je la trouve avec une certaine simplicité appaisante, douce et authentique, bien plus en accord avec la thématique.

Et en plus, je trouve cette mélodie magnifique. Les Beatles sont souvent repris, que ça soit à leur époque ou aujourd’hui (et de qualité très divergeante), mais celle-çi, pour moi, est clairement top tiers.

58e - MIYAVI - Samourai 45 - Gerik

DO IT LIKE A SAMURAI. Mais avez- vous entendu ce refrain ? Parce que putain, moi ça m’a donné envie. Dès les premières notes, le son monte assez vite, l’introduction de la chanson et même sa grande force. Le passage à la guitare et les percussions dégagent une énorme énergie, j’adore. Et derrière, le mélange anglais/japonais est vraiment cool.

Cette chanson dégage une énorme énergie auquel je suis réceptif. J’aime aussi beaucoup Butterfly de MIYAVI, mais je ne me voyais pas prendre deux chansons du même artiste, bien que l’envie ne manquait pas. Cette musique vient aussi d’un anime assez méconnu, ID : Invaded, qui possède une bande-son incroyable du début à la fin. Samurai 45 fait très bien son travail durant la scène correspondante. Les OSTs étant quelque chose auquel je fais gaffe dans les animes, je ne me voyais pas participer sans présenter un ou deux sons de qualité venant de là, et MIYAVI le fait très bien ici.

57e - Susumu Hirasawa - The Girl in Byakkoka - Zeni

J’ai découvert cette musique en 2017, quand j’ai découvert le cinéma d’un de mes réalisateurs préférés aujourd’hui : Satoshi Kon. Celui qui nous a pondu (entre autres) deux monuments du cinéma d’animation, à savoir Perfect Blue (REGARDEZ PERFECT BLUE, C’EST UN ORDRE) et Paprika, avec de nous quitter subitement en 2010. Et c’est son film Paprika qui va nous interesser. Paprika, c’est un film qui traite du rêve. Un film où, grosso modo, des agents vont dans les rêves via une machine afin de proteger la population. Et si cette description vous rappelle Inception, sachez que Paprika est sorti 4 ans AVANT le film de Christopher Nolan… Sauf que ce film de Satoshi Kon va bien plus loin que Dicaprio et ses amis, en prenant possession du medium de l’animation pour nous proposer des scènes d’antologie, de l’absurdité morbide à souhait et à la fois, un peu de douceur venant d’un autre monde. Bref, Paprika est un film unique avec une ambiance unique. Et il fallait bien un compositeur unique pour realiser tout ça ! Et ça tombe bien, car il a à ses côtés un compositeur plus proche du performeur, à savoir Susumu Hirasawa.

C’est pas la première fois que Hirasawa et Kon collaborent. Le compositeur avait déjà travaillé sur Millenium Actress, mais également la série Paranoia Agent (d’ailleurs le generique est tout aussi incroyable : https://www.youtube.com/watch?v=-anabfAg06U ), mais clairement, vu le cinéma de Kon et la musique de Hirasawa, on n’aurait pas pu imaginer qu’un tel duo ne verrait pas le jour. C’est littéralement le Hisaichi de Miyazaki, ou le Elfman de Burton !

Car clairement, son morceau The Girl in Byakkoya, l’un des deux morceaux qu’il a fait pour Paprika (et issu de son album Byakkoya), est magistral. La manière dont il fait une dissonnance avec sa voix avec des sons sur plusieurs plans différent, ça rend le tout dans une ambiance reellement « sommeil paradoxal » sans doute recherché. Parade (https://www.youtube.com/watch? v=lU4R53zyvv4 ), l’autre musique du film qu’il a composé, est cool, mais encore plus dans l’absurde et le WTF (à l’image de la scène associé). The Girl in Byakkoya, a la particularité d’avoir un côté très poétique et à la fois, très « rebel », à l’image de Paprika, l’avatar de l’héroine du film qu’on adore suivre.

Bref, un morceau magistral pour un film magistral. Des sonorités que tu vois nul part ailleurs, mais à la fois terriblement bien maitrisé !

PS : et j’adore le flegme de cet artiste en concert aussi : https://www.youtube.com/watch?v=xgNqRJTw6WY

56e - 3×4×S - Clash on the Big Bridge (『ビッグブリッヂの死闘』三味線×チェロ×和太鼓  | Cover ) - Shunkeo

Shamisen + contrebasse, je vous ai dis que j'aimais l'originalité? Musique d'ambiance qui donne la pêche, le folklore est à son paroxysme. Super construction qui te fait que t'as l'impression que le musique est en perpétuel mouvement. Eh bien bon le shamisen carry le tout, c'est un instru qui te donne des giga vibes à lui seul, alors avec des bon effets et une contrebasse pour la profondeur, sah quel plaisir.

55e - KHAYAT - OSOKA - Thiago.

Sûrement le bottom de ma sélection, je garde pas trop d'espoirs sur cette chanson, mais c'est quand même la première chanson que j'ai rajoutée à ma sélection, et après quelques semaines d'hésitations, elle est toujours restée.

KHAYAT est un chanteur ukrainien que j'affectionne beaucoup. Il a essayé de participer à l'Eurovision en 2020 pour l'Ukraine, et est arrivé en deuxième place lors de la finale nationale, cependant, depuis, je le suis de très proche, et il fait de très bons sons.
Sa voix est très particulière, et vu mes goûts de musique très américanisée, au tout début, ce genre de voix m'a fait bizarre, pour moi c'était du beuglage, on dirait une chèvre le mec hein, et je pense que vous allez avoir ce même avis devant la chanson.

Mais à force, j'ai commencé à vraiment apprécier, ces effets ethniques ne sont vraiment pas pour me déplaire, et les back vocalists de KHAYAT apportent encore un plus à cette chanson. Ce genre un peu électro éthnique est de plus en plus dans mon spectre musical, et franchement, c'est loin de me déplaire, ce qui pour moi avant était du beuglage de chèvre égorgée, est aujourd'hui du pur orgasme auditif.

Le côté ethnique, rien qu'avec les paroles, complètement ukrainiennes, sa voix particulière, les back vocals qui font penser à un culte satanique en fond, et l'instrumentale, me font tout simplement bander, j'adore les vibes qu'il nous offre, et même si je vois déjà la chanson se faire décimer, je m'en FOUS elle mérite bien plus que ça.

Pronostic: 77ème

54e - Marina - Bubblegum Bitch - Liwix

Cette chanson je l’ai découverte grâce à Tik Tok mdrr, mais je suis directement tombé amoureux de l’artiste. J’ai adoré ses tubes mais j’avoue que Bubblegum Bitch est mon préféré. Il est entraînant, très enfantin je trouve, et c’est une des musiques qui te met le sourire directement et qui te donne envie de danser dans tous les sens sans jamais t’arrêter. Je vous conseille d’écouter ses titres car c’est une artiste super talentueuse qui mérite + de crédit même si elle est connue mtn

Pronostic : 73ème

53e - jump man 93 - bruh - Shunkeo

Que serait une de mes playlist sont un morceau un peu plus chill, avec des lofi vibes? Sans doute un des first boot mais osef. J'adore les musiques d'ambiance dans ce genre, mon imagination adore ça legit c'est sa drogue. T'as grave envie de bouger mais tu sens que c'est pas forcé, ça te fait un bien fou à l'esprit. La guitare est grave bien gérée avec des petits percus c'est vraiment un petit bijou ce morceau.

52e - AURORA - The Seed - Svalkensen

Une artiste visiblement très connue mais que j'ai découverte il y a peu grâce à Hélène : Aurora. Sa voix est tout simplement divine.

Le morceau commence très lentement, avec une voix très aérienne et des paroles qui font presque penser à un conte ; et, au bout de même pas 40 secondes, ça commence. Il faut savoir que la montée en puissance est une chose que j'aime énormément dans la musique, et c'est sûrement ce qui me charme le plus dans The Seed. La première que je l'ai écoutée, je m'attendais pas à un refrain aussi énergique, puissant, mais en même temps très envoûtant et presque mystique.

Je suis complètement charmé, je trouve que tout est maîtrisé parfaitement dans ce morceau, de la voix à l'instrumentale, en passant par les différences d'intensité. C'est un des morceaux en lequel je place le plus d'espoir, donc ne me déçois pas Aurora, t'es mon meilleur Pokémon !!!

51e - Jeff Williams, Caleb Hyles - Hero - Genesix

L’OST de RWBY est une caverne d’Ali Baba pour différents styles, même si on y trouve majoritairement du rock. On peut catégoriser les musiques en deux : on a les OST qui seront plus dédiées à certains passages précis, qui vont vraiment être là pour ajouter une atmosphère particulière notamment lors des combats ou des passages plus tendus ; et les OST avec paroles comme Hero que je propose donc ; et qui sont en général ce que pas mal de personnes attendent avec impatience là aussi lors des combats ou certaines scènes vraiment importantes. C’est d’ailleurs le cas avec Hero, qui est une musique de combat dans le Volume 7.

Hero est donc une musique jouée (partiellement cela dit) lors d’un combat de la saison dans laquelle elle apparait. Jeff Williams s’associe ici à Caleb Hyles pour cette composition de haute volée, et c’est plutôt marrant de dire ça quand on sait ce qu’il se passe au niveau du combat en question, plutôt… aérien. Pour donner un peu de contexte, on arrive doucement vers la fin de la saison, avec beaucoup de confrontations, et celle la concernant ouvre justement un épisode ; autant vous dire que quand vous commencez à visionner et que vous entendez la version légèrement modifiée puis cette musique entièrement, ça vous donne la pêche ; ça vous met dans un mood conquérant.
Il faut dire aussi que l’un des personnages étant impliqué dans le combat est un chef militaire ; ce qui est d’ailleurs d’autant plus intéressant du coup quand on se rappelle que le nom de la musique, c’est Hero : selon le point de vue, les militaires, ce sont un peu nos héros, non ? Enfin du moins, on ne peut pas dénier que ce sont ceux qui vont tout faire pour nous protéger (propos mis en valeur dans les paroles, mais je me réserve cela pour plus tard). Toujours est-il que le détail est à noter. Quand au personnage, tout le long de la bataille, on le voit dans une posture conquérante, sûre de lui, déterminée à conserver le dessus sur son adversaire ; la musique jouée est donc totalement en adéquation avec ce qu’il se passe, et ça, c’est une force que l’on ne retrouve pas uniquement ici, mais dans toutes les chansons qui apparaissent dans RWBY lors d’un combat. On en a déjà eu une exprimant la revanche pour une personne qui avait des envies de vengeance tout au long du duel, une autre qui évoquait la destruction de masse entre deux personnes aux pouvoirs surnaturels… ouais, on peut dire que Rooster Teeth met la barre haute sur la cohésion sonore / cinématique.

Enfin bref, la partie contexte passée sans trop spoiler, j’en viens donc à notre fameux morceau : Hero. Quelque chose déjà de très intéressant je trouve avec ce morceau c’est qu’on s’éloigne de la formule classique « (refrain) /couplet / refrain / couplet / refrain… » au niveau musical et ce parti pris, je l’aime beaucoup. On a quelque chose de bien plus progressif, en trois temps bien distinct : une première partie plus orchestrale, calme, pour lancer tranquillement la chose ; puis une seconde partie plus dynamique qui emmène l’auditeur en plein cœur de la musique, dans une partie plus riche en action ; puis enfin une dernière étape beaucoup plus dynamique avec plus de prises de risque.
Commençons donc par le commencement avec le premier temps, la partie orchestrale. Déjà, pour commencer : cette partie n’est pas jouée dans l’épisode, elle a été coupée pour garder l’ensemble de la partie plus épique et remplacée par une période plus instrumentale qui correspondait mieux à l’ambiance de la scène. Dans cette première section, on retrouve les paroles qui font office de refrain à ce niveau-là (je reprécise, mais la construction musicale est différente d’un classique enchainement refrain / couplet, mais je n’ai pas mentionné les paroles). On fait face à un ensemble de cordes frottées qui progressent lentement petit à petit, accompagné par quelques cymbales et percussions en fond ; mais ça reste dans l’ensemble très lent, voire quasiment inanimé, permettant à ce petit build-up de prendre de l’importance jusqu’à la fin de la première minute où tout s’envole d’un coup.
Démarre alors le second temps, les deux premiers couplets. Et ça démarre brusquement, juste après ce « I would die », sur un magnifique drop qui lance pleinement l’ensemble de rock. Franchement c’est top, ça met tout de suite dans l’ambiance, et ce qui d’autant plus génial, c’est qu’au fur et à mesure de chaque couplet, tout augmente. Le tempo se fait légèrement ressentir plus rapide, et les percussions sont bien plus présentes, contribuant à ce renforcement du tempo. Comme on a deux couplets qui s’enchainent, cette boucle-là se produit deux fois à la suite, ce qui n’est pas du tout gênant puisqu’on reste sur cette idée de progression en trois temps.
Puis à 2:20 s’entame la troisième partie, où l’on reste sur les mêmes bases que ce qui a été produit jusqu’à maintenant, les mêmes instruments, la même ligne de conduite , mais avec un léger changement de ton global qui semble bien plus assuré et plus assumé, comme si le « héros » de la chanson reprenait les choses en main, à son avantage. Et c’est d’autant plus vrai avec la prise de voix totalement différente des chanteurs qui partent bien plus haut dans les aigus, presque à la limite de leurs cordes vocales, et qui font là une démonstration de leur étendue sonore. Chapeau messieurs. Les instruments suivent aussi ce mouvement-là en changeant de sonorité globale, on le ressent un peu avec, allez, une demi-octave de différence par rapport à la phase précédente. Tout ça continue jusqu’à la fin du refrain, avec cette partie vocale assez insane pour terminer l’ensemble. Et comme pour le second cycle, c’est une double dose qu’on a, entrecoupée d’un dernier petit couplet.

Concernant les paroles, malheureusement je ne pourrai pas m’aventurer dedans à 100% car beaucoup de passages font références à un personnage de la série, et cela spoilerait beaucoup d’éléments de la fin du Volume en question, ce que j’aimerais éviter dans le cas où certains regardent la série et n’en sont pas à ce stade. Mais en se concentrant sur les paroles on remarque qu’on a véritablement toute la panoplie du descriptif d’un héros dedans, notamment dans le refrain et dans le premier couplet.
Le refrain est une véritable ode à la bravoure et au courage que demande d’être un héros : le fait de ne reculer devant rien. Littéralement, le personnage des paroles indique qu’il est là pour protéger sa cible et que rien ne l’arrêtera, pas même des sacrifices à effectuer quitte à tout risquer pour sauver ce qui lui est cher. Être un héros, c’est être fort tant mentalement que physiquement car ça implique de prendre des décisions parfois difficiles, qui peuvent sembler inégales, injustes. Il faut juste tenir.
Quant au premier couplet, on retrouve aussi cet aspect réconfortant qu’apporte la présence d’un héros : le fait de ne plus avoir peur et de se sentir comme enveloppé par une force protectrice entre les bras d’une telle personne, et qu’on survivra quoi qu’il arrive. On rencontre de nouveau cette résolution du héros de faire tout son possible pour protéger ce qui souhaite avec le fameux « I would die » qui lance le drop du premier couplet, « Without regrets I’d offer up my life » venant compléter cette ligne. Et toujours dans l’idée de tout faire pour rassurer / protéger, l’idée de voler « jusqu’au soleil pour garder nos rêves vivants ».

Hero est une musique que je trouve vraiment sympa et réfléchie dans la manière dont elle a été construite, et qui se prête plutôt bien à une écoute en solo, hors contexte de l’épisode et de la situation dans laquelle elle est jouée, malgré son début un peu lent et poussif. Les deux hommes ont réussi une très belle collaboration qui fait la part belle à la bravoure et l’héroïsme tout en mettant en avant les traits d’un personnage important dans le déroulé de la saison et de la série, glissant même quelques références à ce dernier, toutefois suffisamment discrètes pour qu’un non initié à la série ne se pose pas trop de questions mais qui restent compliquées à expliquer sans spoiler à quelqu’un la regardant.

Prono : Top 30 – pour moi c'est une première moitié de classement sans trop de difficultés, je serais vraiment, mais alors vraiment surpris qu'elle se fasse cut avant. Tellement de bonnes choses dans le titre que que ouais, la voir partir avant Top 40 serait vraiment surprenant ; peut-être avant le Top 30 mais sinon ouais.

Du même artiste : Je vous invite à explorer l’OST de RWBY et notamment les chansons qui ont été conçues pour la série, car elle se divise en deux : les chansons, et les pures musiques. A vous de faire votre choix et de trouver votre petit bonheur dedans ; mais de la même saison je vous conseille War, qui est juste dynamique as fuck et qui envoie vraiment du lourd.

50e - Lady Gaga - Til It happens To You - Zeni

Je pouvais pas faire une selection sans la presence de l’une des Queens ! Ce morceau de LadyGaga est loin d’être l’une de ses plus connues, mais incontestablement l’une de ses plus puissantes dans sa thématique.

Déjà, petit fait important : il s’agit de la première nomination aux OSCARS de Lady Gaga. Eh oui, j’ai bien dis Oscars. 3 ans avant son carton avec A Star is born, la Queen s’était distinguée avec ce titre, qui m’avait bien foutu les poils quand elle l’a interprêtée. Mais pourquoi un tel morceau aux Oscars ? Car il s’agit avant tout de la BO de The Hunting Ground, un documentaire sur les agressions sexuelles dans un campus américain (que j’ai toujours pas vu, mais je sais que si je le vois, je me retrouverai instantanément en PLS pendant les 2 mois qui suivront). Mais aussi et surtout qui traite du mauvais traitement du corps enseignement face à ce problème. Les jugements et les humiliations que ces jeunes filles subissent, et tout le reste.

Cette injustice que des milliers de jeunes filles subissent chaque jour se fait ressentir jusqu’aux paroles. La colère de Lady Gaga se fait ressentir jusqu’aux paroles « Till it happens to You, you don’t know how it feels », où elle inverse carrément le jugement. Les personnes pointées du doigt ne sont plus les victimes, mais celleux qui cautionnent indirectement ces violences. Celleux qui disent de mieux s’habiller, tu l’as cherché, et puis t’exagères, etc. On a déjà assisté à ce genre de violences verbaux, et c’est de ça dont traite ce morceau. Cette musique, c’est surtout un cri de rage, des années avant Metoo et l’exposition de toute ces agressions sexuels, mis sous le tapis durant très longtemps.

Et en parlant de sa prestation aux Oscars, la voici. ELLE. ME. FAIT. CHIALER. A. CHAQUE. FOIS. PUTAIN. Lady Gaga qui cri sa colère sur scène, limite au bord des larmes, avec toute ces victimes d’agressions qui viennent sur le plateau et tout le public en larme à la fin... On sent qu’elle met tout son coeur dans cette prestation, une telle energie emotive dont seule Lady Gaga en est capable. Un grand moment de télévision. Et surtout, la revelation auprès du monde (en tout cas auprès de moi) que Lady Gaga n’est pas qu’une simple chanteuse pop qui adore faire scandale.